(HS : Argh, j'ai essayé d'écrire ce chapitre avec le point de vue de Tobias mais comme c'est pas mon perso, j'y arrive vraiment pas, ou plutôt, ça fait trop bizarre! Je comprend mieux pourquoi il y a tant d'OCs dans les fics d'Animorphs maintenant tiens!)

  Je pensais naïvement que se serait facile de se détacher l'un l'autre, mais en fait, pas du tout, pour la simple et bonne raison qu'on ne voyait absolument pas ce qu'on faisait! En plus, je suis sûr que vous avez déjà pu constater à quel point il est difficile de trouver l'extrémité d'un scotch et de la décoller, alors imaginez faire la même chose avec du gros ruban adhésif tout plissé, si bien qu'on confond le moindre pli avec le bout, de dos et avec une seule main en plus, vu qu'on était attaché de façon à ne pouvoir "travailler" qu'avec une seule main à la fois. Evidemment, on ne pouvait pas non plus essayer tous les deux en même temps de détacher l'autre, du coup au final, c'est Conan qui s'y est collé, car il était visiblement plus doué - et plus calme - que moi à ce jeu là. En plus, il avait de plus petites mains que moi, ça devait être plus pratique.

  Même après que Conan ai réussi à me détacher, je dus encore batailler pendant quelques minutes pour réussir à le détacher aussi, vu qu'on n'y voyait pas grand chose. Mais on a quand même finit par réussir à se libérer de nos liens... Ce qui ne résolvait pas le problème de la porte fermée.

  -Bon, et pour sortir, qu'est-ce qu'on fait? Demandais-je. Tu sais forcer une serrure?

  -Non, et de toute façon, il n'y a pas ce qu'il faut ici. Et je n'ai pas assez de place...

  Conan s'interrompit au milieu de sa phrase, pensif, en regardant la pièce autour de lui. Je ne voyais pas vraiment où il voulait en venir, mais comme visiblement ce n'est pas ça qui allait nous sortir d'ici, peu importe.

  En tout cas, je commençais presque à me sentir claustro là dedans. J'adorerais morphoser et défoncer la porte, sauf que de une, je ne pouvais tout simplement pas faire ça devant Conan, et de deux, j'aurais sans doute besoin d'une animorphe imposante pour ça, et vu le peu d'espace disponible, je risquais soit de ne pas avoir assez de place, soit de marcher sur Conan au passage et de ne pas avoir assez d'espace pour charger la porte! Je pouvais aussi morphoser en insecte et passer sous la porte... Sauf que je n'avais aucune animorphe d'insecte à ma disposition vu que je n'en avais jamais acquis, et ça n'aiderait pas Conan à sortir vu que je ne pourrais sans doute pas plus ouvrir la porte de l'extérieur.

  Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, pour qu'on puisse morphoser en un animal, on a besoin de le toucher d'abord pour acquérir son ADN. Bon, c'est vrai que je devais bien pouvoir trouver un insecte dans le coin, mais comme je ne pouvais de toute façon pas morphoser devant Conan... Surtout que bon, d'après ce que m'ont dit les autres, morphoser en insecte est une expérience particulière, donc je n'avais pas spécialement envie de la tenter maintenant, à l'improviste, si possible.

  Donc, pour résumé, on avait réussit à se détacher, super, sauf qu'on était bloqués quand même dans cette pièce minuscule! Et plus le temps passait, plus j'avais l'impression de devenir claustrophobe.

  -Bon, si elle nous a bâillonnés, c'est qu'il y a des chances pour qu'on nous entende si on crie, alors on n'a qu'à hurler, peut-être que quelqu'un finira par venir, non? Finis-je par proposer en désespoir de cause.

  -Ce genre d'hôtel est très bien isolé, et ce type de pièces se trouve généralement à l'écart, donc ça ne sert à rien de crier si on est pas sûr que quelqu'un arrive, m'informa Conan. En plus, si c'est la criminelle qui revient, elle saura alors qu'on a réussit à enlever nos bâillons et elle risque de deviner qu'on a réussit à se détacher et se méfier. Il vaut mieux qu'elle ne le sache pas, comme ça, on pourra toujours tenter l'effet de surprise quand elle reviendra.

  -C'est pas faux, sauf que j'ai l'impression d'étouffer ici, faut que je sorte!

  -Tu es claustrophobe? Me demanda Conan.

  -Aux dernières nouvelles, non, mais je crois que je suis en train de le devenir!

  J'avisais la porte et commençais à l'examiner. La lumière passait par les bords, les sons devaient donc plutôt bien passer jusqu'au couloir, et avec un peu de chance cela la rendait aussi plus facile à défoncer peut-être?

  -Tu crois qu'on peut arracher la porte de ses gonds si on l'enfonce? Proposais-je.

  -Vu le peu d'espace qu'on a pour prendre de l'élan, ça risque d'être difficile, annonça Conan. Mais la porte n'a pas l'air d'être trop solide donc qui sait, ça pourrait marcher. Et puis des coups contre la porte portent plus loin que des cris.

  -Sauf que si la criminelle rapplique, elle saura tout de suite qu'on s'est détachés du coup, fis-je.

  -C'est un risque à prendre.

  -En plus, même si elle essaye de nous assommer de nouveau à coup de stun gun, elle ne pourra pas nous avoir tous les deux en même temps, l'un de nous devrait bien réussir à s'échapper! Renchéris-je. Allez, on tente le coup!

  Conan me stoppa net dans mon élan avec un "chut" lancé avec un air assez sérieux pour que je lui prête attention. Il regardait vers la porte, et je me rendis alors compte que des bruits de pas venaient vers nous. Au début presque inaudible, ils devinrent vite de plus en plus fort et je m'étonnais que Conan ai été capable de les entendre alors que j'étais en train de parler en même temps. Il avait une sacré ouïe dis donc! Tout le contraire de moi en somme...

  Je priais pour que la personne qui vienne ne soit pas la criminelle, et si c'était elle, j’espérais qu'elle ne m'avait pas entendu parler!

  Les pas venaient de la gauche. On retenait tous les deux notre souffle en attendant de voir si elle allait s'arrêter à notre porte ou pas. J'entendis les pas s'arrêter juste devant, et... les clés cliqueter dans la serrure.

  Zut, c'était elle.

  Tant pis. Ou plutôt tant mieux, ça irait plus vite comme ça!

  Alors que la porte s'ouvrait, j'entendis une sorte de clic discret, mais il ne venait pas de devant moi, il venait de à côté de moi, comme si c'était Conan qui l'avait fait.

  Dès que la porte commença à s'ouvrir, je pris tout l'élan que je pouvais et je fonçais dedans. Vu qu'elle était de toute façon en train de l'ouvrir, elle n'opposa aucune résistance... jusqu'à ce que la porte lui rentre dedans, vu qu'elle n'avait pas eu le temps de se pousser.

  Ha! Nayla, 1. Criminelle, 0.

  La femme fit un pas en arrière et tomba, visiblement bien étourdie. Personnellement, je m'étais fais mal à l'épaule mais c'est tout, ce qui ne m'empêcha pas de me planter devant elle en attendant de voir si elle était assez sonnée pour que je puisse la fouiller et lui prendre le stun gun avant qu'elle ne se remette ou pas. Conan s'avança pour se mettre à côté de moi et du coin de l’œil, j'eu l'impression de... le voir baisser le couvercle de sa montre. Qu'est-ce que c'est que ça?!

  Enfin, peu importe, j'avisais la criminelle et m'aperçut qu'elle récupérait vite la bougresse.

  -Comment vous êtes-vous libérés? S'exclama-t-elle, visiblement surprise et contrariée. Enfin, peu importe...

  Elle plongea à nouveau sa main dans sa poche. Alors là, non, une fois d'accord, mais pas deux! Je détalais aussitôt dans la direction d'où elle venait,  exhortant Conan à faire de même. Ceci dit, je crois qu'il a eu l'idée tout seul car il se mit à courir à peu près en même temps que moi.

  Je m'attendais à entendre très rapidement la course de la criminelle derrière nous, mais non, elle mit bien quelques secondes avant de se lancer à notre poursuite. Je suppose qu'elle était encore sous le choc de sa rencontre avec la porte, songeais-je avec un sourire.

  On arriva rapidement au bout du couloir, qui se terminait lui aussi par une porte, même si elle était différente de celles devant lesquelles on passait en courant. Cependant, j'eu une très mauvaise surprise en arrivant à son niveau.

  Elle était fermée.

  Je fis la grimace et me retournais pour voir où en était la femme. Elle s'était arrêtée quand on avait atteint la porte, et elle abordait un sourire triomphant. C'était de toute évidence elle qui l'avait fermée, et finalement, c'était peut-être pour ça qu'elle avait été si longue à se lancer à notre poursuite. Et zut!

  Alors que je réfléchissais à une façon de s'en sortir, j'entendis de nouveau ce clic discret du côté de Conan, mais je n'osais pas regarder, je préférais me concentrer sur les mouvements de la criminelle, même si elle était encore trop loin pour constituer une réelle menace. On ne savait jamais, peut-être qu'en fait elle n'avait pas que un stun gun sur elle?

  Je cherchais toujours quoi dire ou faire lorsque la criminelle lança avec un grand sourire :

  -Pourquoi vous ne laisseriez pas tomber? Acceptez votre sort. De toute façon, vous ne savez même pas où vous êtes.

  -Dans un sous-sol de la partie est de l'hôtel, non? Lança Conan.

  Cette fois, je me tournais vers lui sans réfléchir, surprise, et la criminelle fit de même avec une tête encore pire.

  -Mais... Comment tu le sais? S'étonna la femme.

  Je me posais la même question. D'accord, on se doutait qu'on était toujours dans l'hôtel mais comment savait-il si précisément où? Surtout que vu la réaction de l'autre meurtrière, il avait touché juste.

  -Ce n'est pas bien difficile. On peut facilement deviner en voyant ce couloir qu'on est toujours dans l'hôtel, mais ce n'est clairement pas les mêmes couloirs qu'au niveau des appartements, cela ressemble d'avantage à une zone pour les employés, qui plus est destinée au stockage au vu de la pièce où on était enfermés. Et la seul zone qui correspond sur le plan de l'hôtel, c'est ici.

  Euh... Ah bon? Déjà, les plans de l'hôtel sont détaillés à ce point? Ensuite, comment il a fait pour s'en souvenir aussi précisément? Qu'il ai regardé le plan après le meurtre, ok, mais pourquoi aurait-il fait attention aux zones réservées au personnel? Il ne se doutait quand même pas déjà que le coupable en faisait parti?

  La femme ne s'attarda pas sur ces questions et son sourire réapparut rapidement.

  -Ce n'est pas ce qui va t'aider à sortir. Si tu as vu les plans de cette zone, alors tu dois aussi savoir que la seule issue, c'est la porte qui se trouve derrière vous. Porte qui est verrouillée. Vous ne pouvez pas fuir.

  Elle avait un grain cette femme, c'est pas possible. Elle avait vraiment des manies de méchant de film, avec ça façon d'avancer doucement en insistant bien sur le fait qu'on était coincé. Et quoi, après on allait parler du meurtre et elle allait nous raconter comment elle avait fait et pourquoi elle l'avait tué? Et tout ça allait nous donner le temps de trouver une issue, et hop, happy end? Remarque, ça paraissait logique que cette femme soit un peu cinglée, si c'est bien elle la meurtrière, alors elle a roué sa victime de coups. Pour une femme, c'est plutôt inhabituel il me semble, alors pourquoi?

  Le pire, c'est que j'étais parfaitement capable de m'occuper d'elle si je morphosais (encore que, pas sûr qu'elle m'en laisse le temps, même si avec un peu de chance elle serait trop surprise pour réagir), mais je ne pouvais pas. Et ça, ça avait un côté rageant. Quand on a le choix entre se faire tuer à coup sûr ou morphoser et donc risquer de se mettre les Contrôleurs à dos, je peux vous dire que ce n'est pas évident. Sachant qu'attirer l'attention des Contrôleurs était synonyme de mort pour moi et mes proches, ou pire. Et je n'aurais pas de deuxième chance, si elle nous grillait encore avec son stun gun, sans doute qu'on n'allait jamais se réveiller.

  Quoique. Les humains ne sont pas sensés posséder la capacité de l'animorphe. Je devais bien être capable de faire quelque chose sans non? C'est vrai que c'est une technologie puissante et que j'avais tendance à me reposer dessus dans ce genre de situation parce que d'habitude c'était toujours des trucs en lien avec les Yirks, et donc où je pouvais morphoser mais là, non. Pour une fois, c'était moins dangereux, même si ironiquement c'était ce qui risquait de me coûter la vie.

  Mais du coup, j'avais pas forcément besoin de morphoser. Je pouvais peut-être tenter de lui rentrer dedans et lui arracher son stun gun des mains. J'avais un vague souvenir de mouvements d'art martiaux qui pourraient aider.

  De toute façon c'était soit ça soit se laisser taser, donc mon choix était vite fait. Je serrais les points, une façon comme une autre de rassembler mon courage, avant de m'élancer brusquement vers elle, espérant profiter de l'effet de surprise.

  Hélas, je ne profitais de rien du tout, car je n'étais même pas arrivée au niveau de la criminelle que je sentis comme une piqûre d'insecte sur la jambe, et alors que je tombais comme une masse, mystérieusement mais implacablement happée par le sommeil, je cru entendre Conan jurer.