• Mission 6 : Retour aux bonnes vieilles méthodes

      -Bon sang, c'est bien notre veine ça. Où est-ce qu'il a bien pu aller?

      J'avoue que j'étais assez énervée sur le coup. Vous comprenez, ça me faisait me sentir mal vis à vis de Ran. J'aurais franchement honte si je devais venir la voir pour lui dire "Ecoute, je sais que j'étais sensée le surveiller, mais bon, il a quand même disparu". Moi, quelqu'un me ferait ça, j'aurais plus confiance.

      Peut-être que justement, on ne pouvait pas me faire confiance?

      Non! Je suis une Animorph en plus! Bon sang, il ne peut pas avoir disparu! Je revins sur mes pas en veillant à ne pas marcher dans l'acide (ou si s'en est pas, ça ressemble beaucoup, c'était en train de tout ronger) en appelant :

      -Conan? Tu m'entends? Si oui, t'a intérêt à répondre. Si jamais c'est une blague, tu le regretteras toute ta vie!

      Pas de réponse. J'aurais été surprise que ça soit le cas. Tobias me regardait avec une expression indéchiffrable, comme ça lui arrive encore régulièrement.

      -Je ne pense pas qu'il soit du genre à jouer à cache-cache, fit-il remarquer.

      Je hochais la tête.

      -Je suis d'accord, mais dans ce cas, j'aimerais  bien savoir où il est.

      -Tu n'as pas déjà une petite idée?

      Je m'arrêtais, gênée. J'en avait bien une. Mais ça impliquait que la personne qui avait ravagé l'appartement de Kogoro Mouri et qui avait mis la scène de crime dans cet état soit impliqué, donc que l'enfant soit en danger. Donc j'adorerais que ce ne soit pas ça.

      En effet, si Tobias n'avait rien entendu quand il était allé à l'entrée de leur appart', c'était que le coupable avait déjà fini. Même avec ce qu'il qualifiait de "faible ouïe humaine", on entend sans problème quand quelqu'un met le bazard dans une pièce. C'est évident, quand on voit le résultat et qu'on sait que la porte était ouverte. Le responsable avait dû attendre qu'on le remarque pour s'occuper du lieu du meurtre, puis il était revenu par ici pour X raison. Conan l'avait remarqué, je suppose que c'est pour ça qu'il était sorti. Et le coupable l'aurait... Hum, neutralisé. Je ne vois pas pourquoi il aurait disparu sinon.

      Par neutralisé, j'entend évidemment quelque chose du style mis K.O. Sinon, on aurait retrouvé des traces, du sang. Son corps. Rien. Donc, logiquement, il était vivant. En danger mais vivant. Et je ne le voyais pas trop non plus se laisser faire sans réagir.

      Je me tournais vers Tobias.

      -Vu le temps qu'on a passé ici, le meurtrier - car c'est sûrement lui, qui d'autre - a pu avoir le temps de prendre les ascenceurs. Tu pourrais descendre et vérifier qui en descend? Aucune des personnes qui étaient présentes n'ont de connaissance dans le reste de l'hôtel. Il faudrait chercher quelqu'un qui descend, avec quelque chose de suspect.

      -Genre un gros sac, compris mon frère. Mais comment tu veux que j'arrive en bas avant lui?

      -Démorphose.

      Il en resta bouche-bée tellement c'était évident. Il se précipita aussitôt du côté de la fenêtre.

      -Parfait, c'est la pause des ouvriers, fit-il.

      Je vous rassure, malgré ça, il restait impossible d'emprunter les escaliers de secours. Vraiment.

      Tobias ouvrit la fenêtre et commença à démorphoser. J'ai l'impression que, malgré l'habitude qu'il avait un peu reprise d'être humain, il était content de redevenir faucon.

      -Je m'occupe de surveiller, annonçais-je. Après, j'irais me poster devant l'ascenceur, au cas où. Surtout, regarde bien, puis essaie d'avertir Liana pour qu'elle monte, et reviens me dire en parole mentale ce que tu as trouvé. Si tu as besoin d'aide par exemple.

      Tobias était presque déjà redevenu faucon. Il faut dire que ça va plus vite quand c'est pour retrouver son corps d'origine, et il se dépêchait.

      Vous savez, voir quelqu'un morphoser, c'est très surprenant. J'avais d'autre chose en tête, mais ça me fait toujours bizarre de voir mon frère changer et se distordre pour devenir un rapace. J'ai toujours un peu de mal à me dire que c'est son vrai corps maintenant. Que c'est comme ça qu'il vit.

      Dès qu'il eut terminé et qu'il fut dans les airs, il piqua vers le bas de l'hôtel. Je m'arrachais à la fenêtre pour aller du côté des ascenceurs.

      Evidemment, il n'y avait personne. Ce n'était pas un moment de la journée où il y avait beaucoup d'aller et retour. Et si le criminel avait voulu fuir, il l'aurait déjà fait. Mais sait-on jamais.

      Le couloir désert me donna envie de morphoser. Je sais, c'est pas très prudent, mais avec une animorphe de loup, je pourrais tout de suite savoir ce qui c'était passé et où chercher. C'est l'idéal pour ce genre d'enquête. En plus, mes animorphes de loup pouvaient passer pour des chiens, surtout celui d'Europe, car certaines races sont croisées et donc ressemble beaucoup à leur cousin sauvage. Evidemment, un spécialiste devrait faire la différence, mais ça serait vraiment pas de bol d'en croiser un.

      D'un autre côté, c'était dangereux de morphoser ici. Si jamais quelqu'un arrivait... Et puis zut. J'ai abandonné ma surveillance et je suis allé dans ma chambre. Je laissais la porte ouverte : ce n'est pas pratique d'ouvrir une porte avec des pattes. Pour la fermer, il me suffirait de pousser, ça se vérouille automatiquement.

      Une fois à l'intérieur, je pouvais morphoser sans inquiétude. J'enlevais aussi tout ce qui n'était pas ma tenue d'animorph, soit des vêtements amples. Je ne peux morphoser que des vêtements qui collent à la peau. Par contre, je gardais quand même le passe de la chambre dans une poche serrée de mon short. On ne sait jamais.

      Là-dessus, je ne concentrais sur le loup d'Europe.


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